dans  CULTURE,  SPIRIT

Biblons un peu

Publié par Charlie | Commentaires :0 | 17 avril 2010

Chers amis,

Je récupère enfin un mac et voilà que je mets à chercher un boulot comme une folle démente, ce qui ne m’a pas laissé beaucoup de temps pour le blog dans cette semaine de folie.
Mais la semaine dernière, j’avais Bible, j’avais secte.

La semaine dernière je vous disais : chacun ses loisirs.

Ouais, mais finalement, j’ai trop envie de partager ce que j’ai appris pendant cette séance (une des meilleures depuis au moins 3/4 ans que je participe à ce groupe)

Déjà je vous explique vite fait le principe : on se rassemble une fois par mois autour d’un prêtre psychanalyste. Un drôle de prêtre donc. On est une douzaine au total, on se met autour d’une table (ça se passe chez mes parents, c’est comme ça que j’ai connu, y a pas de secret haha), chacun dégaine sa Bible, et l’un de nous lit à voix haute le passage désigné par Xavier (le prêtre).

Pour la petite histoire Xavier est l’homme qui a marié mes parents.
Ah, vous trouvez pas ça rigolo ni rien?

Bon ok, reprenons. Après la lecture, on parle de ce qui pose problème dans le texte, ce qu’on ne comprend pas, ce qui fait obstacle, ce qui paraît absurde ou insensé : les aspérités.
Ce travail fait, on essaie de savoir pourquoi un type il y a deux mille ans a décidé d’écrire ce texte. Avec Xavier, on part du principe que ce qui est écrit dans la Bible est plus une histoire, un conte, que des faits réels racontés en toute objectivité (oui, tout le monde n’est pas d’accord avec cette lecture, mais après c’est chacun sa vie hein.)
En général, avec l’aide de Xavier toujours, on finit par s’apercevoir que ce texte parle de chacun de nous, de sa relation à son histoire, de sa relation aux autres, de sa relation au monde.
Après quelques années passées à lire la Bible une fois par mois, je peux vous dire que la Bible ne parle que de l’homme, et de comment “dire Je” (expression psychanalytique que je trouve assez compréhensible, mais vous me direz ce que vous en pensez)

Bon, hophophop, faut pas déconner, j’en viens au texte en lui-même.
Le mois dernier, on avait étudié ce que l’Église appelle “la multiplication des pains” et on en était arrivé à la conclusion que cet extrait parlait en fait du temps de l’homme (nourriture, repos) et du temps pour dieu (enseignement, prière), et que ces deux temps sont absolument nécessaires. Quant à la multiplication des pains, ça veut dire que quand on partage ce qu’on a, même si on a presque rien, on est riche : c’est le miracle de la charité.
youpi.
Et la semaine dernière, on est passé à “Jésus marche sur l’eau”, parce que c’est la suite en fait. Donc on a fait simple quoi.
Donc après le miracle de la charité, Jésus dit à ses disciple d’aller dans la ville X en barque, en traversant le lac. Il s’occupe de renvoyer la foule, qui les poursuit partout si bien qu’ils n’ont jamais le temps de se reposer un instant. Cela fait, Jésus monte sur la montagne et prie. Quelques heures plus tard, la nuit touche à sa fin (on suppose qu’il est 4h du matin passées); Jésus redescend de sa montagne (à cheval) et il constate que les disciples sont toujours dans leur barque, toujours au milieu du lac. Ils rament comme des malades, mais rien à faire, le vent est de face et ils n’avancent pas du tout (hue cannabis, hue!)
Alors Jésus les rejoint en marchant sur l’eau (tout est normal) ; les disciples l’aperçoivent et ont peur, craignant que ce soit un fantôme (je les comprends, les mecs qui marchent sur l’eau c’est pas si commun). Alors Jésus les rassure en leur disant : N’ayez pas peur, je suis je” (ou quelque chose comme ça), faisant référence à Yahvé qui signifie quelque chose comme “je suis celui qui suis” avec une idée de devenir. (Pour en savoir plus sur ce sujet très très intéressant, vous pouvez aller lire un peu par ici)

Jésus monte alors dans la barque ; immédiatement le vent se calme, les disciples continuent de ramer, et ils accostent finalement dans la ville Y.

Évidemment, si on veut comprendre ce texte comme une histoire vraie, on a un petit problème : c’est que les gens qui marchent sur l’eau, c’est vraiment très très rare. Et puis ils n’arrivent pas dans la bonne ville. Et puis Jésus aurait pu tous les faire marcher sur l’eau, ça aurait été plus rigolo pour tout le monde.
Bref.
On décide donc de lire ce texte comme le récit d’un rêve. Or dans un rêve, je sais pas si vous savez, mais il faut souvent partir de l’idée que nous sommes tous les personnages mis en scène.
Parfois, je suis les disciples dans leur barque : je rame dans l’obscurité, je m’acharne contre un vent contraire et je n’arrive nulle part. Faire monter Jésus dans la barque, c’est réussir à dire son Je.
Si je suis vraiment moi-même, le vent se calme, et j’arrive quelque part. Je n’accoste pas forcément dans la ville que je visais, mais ce n’est pas grave. J’ai ramé, j’ai été avec moi, j’ai avancé.

Je suis les disciples et Jésus à la fois. J’ai en moi ce qu’il faut pour calmer le vent. Pour continuer à ramer. Pour arriver quelque part.

Voilà. Je ne sais pas si, quand on a jamais fait ça, c’est accessible; mais c’est un texte qui m’a énormément touchée, que j’ai trouvé profondément juste et beau. Les textes bibliques ont souvent cette légèreté filante qui nous échappe, et qui pourtant nous parle de ce que nous sommes au plus profond de nous.
J’espère que ça vous aura un petit peu intéressés…
Bonne nuit les petits !

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